Même les musiciens ont des hobbys qu'ils pratiquent parfois plus qu'en simples amateurs. Ted Nugent chasse, Alice Cooper joue au golf, Maynard James Keenan fait du vin... et certains font encore de la musique pour se changer les idées. Et cela donne des passe-temps souvent très productifs qu'on appelle communément side-projects, surtout quand les musiciens ont déjà des groupes plus réputés que leur nouveau violon d'Ingres.
Petits à-côtés, jobs d'appoint, voies de garage ou soupapes de sûreté, que sont les side-projects ? Que des artistes passent, au cours de leur carrière, d'un groupe à un autre, c'est courant, voire naturel. Pourtant, jusqu'à une époque assez récente, il était plutôt rare qu'un musicien déjà engagé dans une formation renommée se lance dans un autre projet parallèle, parfois bien loin du domaine dans lequel on le connaissait.
Musique et politique font-elles bon ménage ? La musique est-elle politique même sans le revendiquer ?
Si l'idée que la musique peut ou doit se politiser est aujourd'hui communément admise, le concept que la musique peut nourrir l'idée politique, en être un moteur ou devenir elle même politique est moins évidente.
Nombreux sont les artistes qui utilisent leur médium artistique pour donner un avis sur des questions politiques ; la protest song est aujourd'hui un produit de plus qu'il est parfois bon d'ajouter à sa
discographie pour plus de crédibilité, tout est question de communication.
S'il existe bel et bien des artistes qui modulent l'idée politique, voire s'aventurent à redéfinir la notion
même de ce qui est politique ou non, ce sont les membres de Laibach.
Rejetons géniaux du collectif protéiforme et politique du Neue Slowenische Kunst (NSK), Laibach est
l'entité musicale du NSK, industrielle et sarcastique. Le but de cet article n'est pas tant de définir ce
qu'est Laibach ( je vous envoie sur ce point à l'excellent livre d'Alexei Monroe synthétisant la pensée
politique du NSK: Interrogation Machine: Laibach and NSK, 2005 ) mais comment Laibach se nourrit de
pensée politique jusqu'à être devenu un objet non identifié du paysage culturel de ces vingt dernières
années.
Par Mars, engagez-vous ! Bottes aux pieds, médailles épinglées à la poitrine, suivez nos choristes de l'armée du groove et du grouik dans cette émission où les cœurs ne restent pas froids comme le fer quand il s'agit de combattre pour une cause, un parti voire une croyance.
Engagez-vous, engagez-vous, disais-je, et engagez dans vos oreilles la musique de nos artistes militants sélectionnés pour votre plaisir auditif avant tout, mais aussi pour l'épanouissement de vos consciences.
Mais d'abord, que l'Hymne au Printemps résonne dans vos âmes.
Playlist :
Iskra - Predator Drone MQ-1 (album Ruins, 2014)
Test Dept - Shockwork (album Shoulder To Shoulder, 1985)
Atari Teenage Riot - Start The Riot (album Delete Yourself, 1995)
Moby - Come On Baby (album Animal Rights, 1996)
Matthew Herbert - Fatter, Slimer, Faster, Slower ; White Bread, Brown Bread (album Plat du Jour, 2005)
Matthew Herbert - One Pig, A Life In 3 Minutes (album One Pig, 2011)
Crass - Where Next Columbus (album Penis Envy, 1981)
Buffy Sainte Marie - Soldier Blue (album She Used to Wanna Be a Ballerina, 1971)
Donovan - Universal Soldier (EP The Universal Soldier, 1965)
A Perfect Circle - Fiddle And The Drum (album Emotive, 2004)
Sly and The Family Stone - Family Affair (album There's A Riot Going On, 1971)
Bumblefoot - Guitars Suck (album 9/11, 2001)
Revolution Harmony (feat. Serj Tankian, Ihsahn, Devin Townsend) - We Are (2013)
Chthonic - Next Republic (album Bu-tik, 2013)
Les Rallizes Dénudés - Otherwise My Conviction ('67 - '69 Studio Et Live)
Léo Ferré - Les Anarchistes (album L'été 68, 1969)
Charlie Haden - The Introduction ; Song Of The United Front (album Liberation Music Orchestra, 1970)
Claude Celler (alias Raël) - Sacrée Sale Gueule (1966)
Ils voudraient voir changer le monde ou ils le voient simplement différemment, comme il devrait être, comme il pourrait être. Ils sont politisés, conscientisés, disons les pour un soir simplement "engagés" pour une cause, un parti, une chapelle, un drapeau ou une philosophie. Ils sont artistes et plus que d'avoir des choses à dire, ils ont quelque chose à faire.
C'était le 2 mars 1991... Nous vivons depuis vingt-cinq ans dans l'ère post-Gainsbourg de la chanson/musique française et celle-ci semble ne s'en être toujours pas remise guettant en vain parmi les jeunes pousses les nouveaux Serge.
Personne n'aura jamais comme lui, dans la chanson populaire, ce talent de manieur de mots, ne se plantera pendant des années à vouloir vendre de la musique chiadée, nourrie de classique et de jazz, bardée de textes trempés dans le cynisme, la misogynie et un certain élitisme culturel, au temps des fashion-victims alors appelées yéyés, fera fortune avec du détournement de mineur ("Les Sucettes" dans la bouche de France Gall alors en dessous de l'âge légal de la majorité) et deviendra un monstre (au sens propre et figuré) sacré (après une vie de profanations) de la culture populaire française puis mondiale.
