lundi 7 septembre 2015

C'est lundi, c'est la reprise : quand les Scorpions chassaient le renard


Point de polémique à chercher dans cet article, on ne parlera que de musique. Car, même si nous ne sommes pas allé vérifier (l'idée paraît a priori absurde), jamais un Schenker, Meine ou Roth n'a poussé un mi bémol dans un cor pour déclencher la poursuite mortelle d'un canidé roux à travers la campagne anglaise. D'un autre côté, ces Hanovriens ont un temps, ô surprise, enfilé leur costume de chasseurs pour pousser la chansonnette dans leur langue maternelle en reprenant un des tubes british du moment en 1975 : le "Fox On The Run" des glameux anglais Sweet.

Oh, ils ne s'en vantent pas et c'est sans doute la raison pour laquelle seule une communauté restreinte de connaisseurs (que vous rejoignez aujourd'hui) se l'est déjà passé par les oreilles et que personne ne semble jamais les avoir interrogé sur le sujet.

Et non seulement ils ne s'en sont jamais vanté mais ont aussi bien tenté de le cacher car, d'une certaine manière, ce n'est pas Scorpions qui a repris ce titre mais The Hunters. Une pirouette patronymique qui cache mal le fait que ses membres ne sont autres que ceux qui sortiront la même année l'album In Trance, toujours dans la bonne vieille langue du rock'n'roll (l'anglais, pardi). Un nouveau nom pioché dans un Harrap's pour une adaptation germanophone d'un des succès internationaux (et l'Allemagne ne faisait pas exception alors) de l'année.

Par conséquent, rançon du succès, outre-Rhin, on fait ce que tout le monde fait déjà partout dans le monde dès qu'un truc marche : la même chose ! Autrement dit, à l'instar des yéyés qui étaient employés en France, dans les années 60, à passer à la moulinette francophone des standards et succès du rock anglo-ricain pour des paquets de pépètes (Italiens et Japonais, pour ne citer qu'eux, en faisaient autant à la même époque), on a employé de jeunes rockeurs allemands à reprendre en 75 ce qui marchait auprès de la jeunesse teutonne mais dans un idiome qu'elle puisse comprendre-retenir-répéter.  Ainsi a dû naître "Fuchs Geh Voran"

C'est là l'explication la plus plausible à cette brève histoire de The Hunters (dont les origines restent encore secrètes). Scorpions était encore en 1975 très loin d'être le collectionneur de disques d'or qu'il allait devenir dans les années 80, alors il fallait cachetonner.

En résulte tout de même une jolie curiosité, une performance sincère et une rareté en vinyle (l’œuvre de The Hunters se retrouvant quand même sur une compil' CD non-officielle : Taken B-Side, sortie en 2009). Un 45 tours à deux faces, bien entendu, et c'est le tube suivant de Sweet la même année qui y passe : "Action" devenu "Bis Wohin Reicht Mein Leben" (à vos souhaits !). On vous file le tout :