De tout temps, en toute heure, à chaque instant dans le monde … un
nouveau groupe de Doom crée une pochette à mi chemin entre
l’éroto-vampirisme inspiré de Rollin et Druillet (dans le meilleur des
cas et s'ils estiment faire passer le tout sous couvert d'élitisme) et
la première playmate à gros lolos (s'ils ont juste trop écouté les Queens Of The Stone Age).
Pas grand chose à faire pour éviter de propager l’épidémie me direz-vous, à part peut-être faire un petit point sur l’histoire de la place de la femme dans la musique. De la potiche à la muse en passant par la businesswoman et l’artiste, autant d’étiquettes pompeuses (pompantes ?) qui s’empressent de mettre vite fait bien fait la gent féminine dans de jolies petites cases toutes roses (demandez donc à Björk).
La question restant surtout : pourquoi des cases dans certains genres et milieux et pas d’autres ? Le jazz, la pop des 80's et la country ont déjà fait leurs preuves quant à l’indifférence du sexe du musicien, mais du chemin reste à parcourir pour les milieux du rock, du metal ou du hip-hop (mais pour ce dernier, je vous inviterai à consulter l’article de CereBra déflorant le genre)
Car si du temps des studios Sun, la parité pouvait être faite avec des duos comme ceux de Les Paul et Mary Ford ou des chanteuses comme Wanda Jackson et Carla Thomas (jetez-vous sur la compilation Wild, Weird and Wanted), la mode va peu à peu disparaître et les femmes perdre leur place de self-made women avec l’arrivée de groupes ouvertement « burnés » comme Led Zeppelin, les Stones et Kiss. Dès lors mesdames, libres à vous de crier, mais ne vous avisez pas de prendre une guitare.
Bien sûr, les contre-exemples pullulent et tout comme Tina Turner brisant ses chaînes (et au passage la cote de popularité de Ike Turner) d’autres artistes vont connaître un véritable succès dès la fin des années 70 comme Patti Smith, Chrissie Hynde et les Runaways.
Tout ça c’est bien beau les amis, mais pourquoi ne reconnait-on pas leurs talents et leur virtuosité comme pour n’importe quel guitare-hero lambda de l’époque ?
On pourrait argumenter que le rock et heavy-metal restent des genres issus principalement des classes prolétaires, et donc pas forcément mis en contact avec des exemples de femmes à carrière. Le sexe opposé est donc une maman ou une groupie. Certes l’argument est réducteur, mais il explique pour beaucoup ce qu’on retient de cette décennie.
J’abordais plus haut le cas du jazz, et il est indéniable que des carrières à la Nina Simone, Alice Coltrane ou Carla Bley n’existeront pas dans la pop avant l’arrivée de Madonna dans le années 80.
« Ouais mais dans les années 90 y’avait plein de filles qui jouaient avec groupes qu’ont cartonné comme White Zombie, les Smashing Pumpkins, les Pixies, Sonic Youth »...
Certes, je vous répondrai, mais pourquoi leur demander de ne jouer que de la basse, et de jouer à faire « la fille du groupe ». Forcément l’étiquette « groupe avec une fille » ou "groupe de filles" ornera leur album.
Mais rassurez-vous, Captain Nightfly ne perd pas le nord et sait prêcher pour sa paroisse en ne vous conseillant que trop peu des artistes de chez Rise Above Records, Light in the Attic, ou Tzadik.
Elle fait de la guitare dans le Trevor Dunn Trio Convulsant, et est une des artistes les plus convoités de la scène downtown new-yorkaise.
Elle relance un style rockab à la Duane Eddy tout en assurant pour Brian Eno et Marianne Faithfull en live et... Oh … elle met une fessée correcte à beaucoup de ses collègues masculins.
Son attraction pour Jethro Tull et Black Sabbath l’a conduite à monter un des groupes de Doom les plus intéressants de ces dernières années, et ses talents pour la flûte traversière et l’orgue Hammond ne sont plus à prouver.
Enfin, elle est un des piliers fondateurs d'un des groupes de drone les plus reconnus au monde (ouais, bon, en même temps, les Japonais ils s'en foutent un peu de ces considérations).
Vous avez tout à gagner à vous jeter sur les albums de Mary Halvorson, Anna Calvi, Blood Ceremony (starring Miss Alia O’Brien) et Boris (Wata RULES).
Paroles de Captain, vous me remercierez et vous en redemanderez.
Pas grand chose à faire pour éviter de propager l’épidémie me direz-vous, à part peut-être faire un petit point sur l’histoire de la place de la femme dans la musique. De la potiche à la muse en passant par la businesswoman et l’artiste, autant d’étiquettes pompeuses (pompantes ?) qui s’empressent de mettre vite fait bien fait la gent féminine dans de jolies petites cases toutes roses (demandez donc à Björk).
La question restant surtout : pourquoi des cases dans certains genres et milieux et pas d’autres ? Le jazz, la pop des 80's et la country ont déjà fait leurs preuves quant à l’indifférence du sexe du musicien, mais du chemin reste à parcourir pour les milieux du rock, du metal ou du hip-hop (mais pour ce dernier, je vous inviterai à consulter l’article de CereBra déflorant le genre)
Car si du temps des studios Sun, la parité pouvait être faite avec des duos comme ceux de Les Paul et Mary Ford ou des chanteuses comme Wanda Jackson et Carla Thomas (jetez-vous sur la compilation Wild, Weird and Wanted), la mode va peu à peu disparaître et les femmes perdre leur place de self-made women avec l’arrivée de groupes ouvertement « burnés » comme Led Zeppelin, les Stones et Kiss. Dès lors mesdames, libres à vous de crier, mais ne vous avisez pas de prendre une guitare.
Bien sûr, les contre-exemples pullulent et tout comme Tina Turner brisant ses chaînes (et au passage la cote de popularité de Ike Turner) d’autres artistes vont connaître un véritable succès dès la fin des années 70 comme Patti Smith, Chrissie Hynde et les Runaways.
Tout ça c’est bien beau les amis, mais pourquoi ne reconnait-on pas leurs talents et leur virtuosité comme pour n’importe quel guitare-hero lambda de l’époque ?
On pourrait argumenter que le rock et heavy-metal restent des genres issus principalement des classes prolétaires, et donc pas forcément mis en contact avec des exemples de femmes à carrière. Le sexe opposé est donc une maman ou une groupie. Certes l’argument est réducteur, mais il explique pour beaucoup ce qu’on retient de cette décennie.
J’abordais plus haut le cas du jazz, et il est indéniable que des carrières à la Nina Simone, Alice Coltrane ou Carla Bley n’existeront pas dans la pop avant l’arrivée de Madonna dans le années 80.
« Ouais mais dans les années 90 y’avait plein de filles qui jouaient avec groupes qu’ont cartonné comme White Zombie, les Smashing Pumpkins, les Pixies, Sonic Youth »...
"En plus, ce connard de Billy Corgan m'oblige à me saper n'importe comment"
Certes, je vous répondrai, mais pourquoi leur demander de ne jouer que de la basse, et de jouer à faire « la fille du groupe ». Forcément l’étiquette « groupe avec une fille » ou "groupe de filles" ornera leur album.
Mais rassurez-vous, Captain Nightfly ne perd pas le nord et sait prêcher pour sa paroisse en ne vous conseillant que trop peu des artistes de chez Rise Above Records, Light in the Attic, ou Tzadik.
Elle fait de la guitare dans le Trevor Dunn Trio Convulsant, et est une des artistes les plus convoités de la scène downtown new-yorkaise.
Elle relance un style rockab à la Duane Eddy tout en assurant pour Brian Eno et Marianne Faithfull en live et... Oh … elle met une fessée correcte à beaucoup de ses collègues masculins.
Son attraction pour Jethro Tull et Black Sabbath l’a conduite à monter un des groupes de Doom les plus intéressants de ces dernières années, et ses talents pour la flûte traversière et l’orgue Hammond ne sont plus à prouver.
Enfin, elle est un des piliers fondateurs d'un des groupes de drone les plus reconnus au monde (ouais, bon, en même temps, les Japonais ils s'en foutent un peu de ces considérations).
Vous avez tout à gagner à vous jeter sur les albums de Mary Halvorson, Anna Calvi, Blood Ceremony (starring Miss Alia O’Brien) et Boris (Wata RULES).
Paroles de Captain, vous me remercierez et vous en redemanderez.
Wata voit grand