Musique et politique font-elles bon ménage ? La musique est-elle politique même sans le revendiquer ?
Si l'idée que la musique peut ou doit se politiser est aujourd'hui communément admise, le concept que la musique peut nourrir l'idée politique, en être un moteur ou devenir elle même politique est moins évidente.
Nombreux sont les artistes qui utilisent leur médium artistique pour donner un avis sur des questions politiques ; la
protest song est aujourd'hui un produit de plus qu'il est parfois bon d'ajouter à sa
discographie pour plus de crédibilité, tout est question de communication.
S'il existe bel et bien des artistes qui modulent l'idée politique, voire s'aventurent à redéfinir la notion
même de ce qui est politique ou non, ce sont les membres de Laibach.
Rejetons géniaux du collectif protéiforme et politique du Neue Slowenische Kunst (NSK), Laibach est
l'entité musicale du NSK, industrielle et sarcastique. Le but de cet article n'est pas tant de définir ce
qu'est Laibach ( je vous envoie sur ce point à l'excellent livre d'Alexei Monroe synthétisant la pensée
politique du NSK:
Interrogation Machine: Laibach and NSK, 2005 ) mais comment Laibach se nourrit de
pensée politique jusqu'à être devenu un objet non identifié du paysage culturel de ces vingt dernières
années.