jeudi 23 octobre 2014

La Phase Fractale: Itération #0: Eros


Suite à la parenthèse ludique de la dernière émission, l'idée de vous introduire périodiquement (ou non pour cause de céphalée) un Complément d'Objet Culturel Kaléidoscopique [1] postérieur à nos escapades radiophoniques fit surface. C'est avec de vagues tentatives d'humour pas drôle, un peu beaucoup de mauvaise foi [2] et une pincée de pseudo-connaissances glanées sur la Toile que je partage avec vous mes errances quand je pense et je ris.[3] Alors attachez vos ceintures, le Chaos organisé commence tout de suite.

Itération #0 : Eros, abstraction et immatérialité 

La sulfureuse thématique que nous avons traitée dernièrement m'offrit donc encore la possibilité d'explorer les méandres abyssaux et étranges des recoins de la dimension du fantasme et du désir. C'est donc sur le terrain de la représentation dessinée que ma quête commence et me mène jusqu'à ce tableau. 

« The Disneyland Memorial Orgy »(1967) de Wally Wood, un des illustrateurs fondateur du magazine Mad.



Pour citer ce cher Woody : « J'ai toujours trouvé que les histoires Disney étaient sexy : Blanche Neige, », c'est là que l'on touche le point sensible sujet à controverse. La bande dessinée et l'animation sont des médias considérés et confinés trop facilement à un public enfantin. De là à être une image d’Épinal, il n'y a qu'un pas.



Comme si ces supports de création n'étaient pas aussi nobles que la littérature ou le cinéma dans les médias de masse et donc ne pourraient se permettre d'aborder tous types de sujets. Or ce sont des supports offrant des libertés et possédant des contraintes différentes, stimulant ainsi les possibilités créatrices. Cette chasse aux sorcières allant de la censure à l’altération d’œuvres [4], voire pire l'auto-censure.


L'arrivée des comics, l'explosion de la japanimation et du manga, que d'exemples de conflits culturels dans les médias traditionnels (je suis nostalgique de la bonne époque de Canal+ envoyant chier le CSA). Ainsi, par les capacités d'abstraction et les caricatures qu'ils offrent, le dessin et l'animation sont tout aussi à même de parler d'érotisme.

Vous n'allez pas me dire que c'est pour les merdeux ? 




Ça va toujours ?

Il est d'ailleurs cocasse de constater que les normes établis de perfection et sublimation du corps que l'on nous matraque sans discontinuité, nous incitant insidieusement à vainement y correspondre, sont basées sur des stéréotypes.

 
Comme c'est mignon.

C'est à se demander si les instigateurs de ces normes fantasmées ne cherchaient pas à les rendre réelles en modifiant profondément les standards de beauté alors que les moyens techniques de l'époque ne le leur permettaient.

Le générique de Code Lisa, toujours aussi plaisant.

Si vous avez toujours voulu voir le travail H.R. Giger en mouvement, cadeau.

Firefox c'est bien

Mais l'heure est au virtuel et aux réseaux, où l'infinité de possibilités d'expression, d'expérimentation et de partage s'offre à nous. Par exemple, la Toile s'est approprié un phénomène scientifique tout aussi simple que varié, mais pouvant aller de simple détente néophyte à l'extase d'initié : ASMR, signifiant Autonomous Sensory Meridian Response. Cela peut se résumer comme une stimulation des zones du plaisir (pas forcément sexuel) de notre cerveau par le son. Du fétichisme sonore en somme puisque que nous répondons tous à des stimuli sonores générant en nous une grande satisfaction. Ce qui peut également expliquer les différents penchants musicaux de tout individu à un degré d'écoute des plus simples (ou la musique et paroles ne sont que sons) touchant ainsi directement le subconscient.

Que cela soit de la cuisine , le papier-bulle que l'on froisse, des ronronnements de chats ou encore simplement une respiration. Le tout accompagné le plus souvent de doux murmures féminins.

"Avalon" de Mamoru Oshii

Mais la Toile a principalement permis, grâce à l'abolition des distances physiques, de créer de nouvelles pratiques de communications, d'échanges et donc par la force des choses, de séductions. Les nouvelles générations d'individus étant connectées, une sorte de symbiose entre l'homme et la machine s'est créée.

 
Yum yum des robots.
Ainsi nous assistons à une libération des barrières et tabous de nos fantasmes les plus inavouables que nos doubles virtuels expérimentent, mettent en scène à travers des jeux de rôles. Notre conscient percevant ceci comme faux, alors que notre subconscient pense vrai.


J'espère que votre santé mentale est restée intacte et à la prochaine itération.