Imaginez une plage de sable blond. ("Chouchous, beignets, esquimaux !") Non, n'imaginez pas, ouvrez les yeux, voyez. Voyez ce ciel où flottent trois lunes luisantes de jour comme de nuit comme autant de boules de glaces ("Bâtonnets glace vanille, chocolat, café !")... Hum, non, trois satellites, trois sphères de rubis, d'émeraude et d'opale. Trois astres qui se disputent le champ gravitationnel de ce monde. Ce monde, croyez le ou non, n'est qu'à vingt années-lumière de votre Soleil... ("Tu pourrais me passer de la crème solaire, mon chou ?")
Mais par-delà ces lignes côtières enchanteresses se déploient les restes d'une terre hostile dont les richissimes touristes ("Ha ouais, si t'as pas visité les trois lunes avant ton quarantième cycle, t'as raté ta vie")... des touristes, disais-je, qui ne sont protégés que par le mur érigé par les corps de mercenaires encaparaçonnés dans leurs armures mobiles en titanium allégé qui ne laissent pas même passer un insecte... Car là-bas, les insectes font trois mètres de haut et ont une légère tendance à pondre dans leurs proies avant de les manger... encore vivantes ("Hot dogs ! Qui veut mes bons hot dogs ?").
Et pourtant ce monde, entre paradis balnéaire et enfer sauvage n'a pas moins été la matrice ("Monsieur, monsieur, tu sais où elle est ma maman ?")... le berceau de la civilisation la plus avancée, la plus conquérante de cette partie de la galaxie. Admirez, se dressant encore à l'horizon ("Elle est où ma maman ?"), telles les stèles funéraires d'un peuple qui vécut autant par l'acier que par l'esprit, les vestiges architecturaux de la puissance ("M'sieur, tu marches sur mon château de sable !") de la civilisation dite de la Dollbl.
Enfin, sur cette plage... ("Chouchou, beignets, esquimaux !") Sur cette plage, disais-je... ("M'sieur, tu veux me prendre une glace ?") Sur cette... ("M'sieur, m'sieur !") Mais... TA GUEULE !!! Il va pas faire chier encore longtemps ce gosse ("Oin, oin, oin !") Mais tu vas la fermer ?! Je sais pas où elle est ta mère ! Si ça se trouve elle est partie avec le premier bouquetin de la couronne lunaire et elle t'a abandonné ici. Et elle a bien eu raison. Vas-y, chiale, ça fait du bien !
"Non mais oh ! Ça va pas vous ?! Pourquoi vous criez comme ça sur mon fils ? Vous êtes un grand malade ! Ha, ça, les Terriens, toujours grande gueule pour dire comment régler les problèmes des autres, mais gérer des gosses, c'est pas la peine."
Bon, moi, j'en ai marre, je repars sur Mars et leur documentaire sur Fhloston, ils peuvent se le carrer dans la Quatrième Dimension.