Pour la première fois cette année, notre équipe vous
offre son bilan musical de l'année, chaque animateur de l'émission à
la fois, avec un petit Top 5, et c'est au tour du Captain Nightfly de vous projeter ses disques surpuissants.
Sigh - Graveward
Autant dire tout de suite que cette année, il n'y aura pas eu une once de doute pour trouver l'album de l'année pour ma part. Et pourtant je les attendais au tournant, après un superbe In Somniphobia, il nous fallait une nouvelle dose de saloperies japonaises (entendez par là de la musique de qualité bien sûr). Pari relevé haut la main par la bande de Mirai Kawashima et du Dr Mikannibal qui, malgré le départ du guitariste fondateur Shinichi Ishikawa, nous pond un album d'exception à mi chemin entre la bande son d'un mauvais Lucio Fulci, et la partouze sonore entre les cuivres de Mancini, le thrash de Celtic Frost, et les solos de Malmsteen. Ne serait-ce que pour "Dwellers In A Dream" et son final dantesque sur fond de cuivre chaud et groovy, et de duel synthé-guitare, faites moi le plaisir d'écouter un autre grand album de Sigh qui vous donnera envie de twister comme jamais sur du black metal en mangeant des ramen. (C'est pas un peu raciste la dernière phrase ?)
Le morceau à écouter : Dwellers in A Dream (parce que pulululululupwiiiiiiiiiii)
Ghost - Meliora
Je l'aurai attendu avec la ferveur d'un fan de Mylène Farmer et il passera quand même sur la deuxième marche du podium. Bon, pas la peine rechigner, il n'y a rien à jeter sur cet opus, on y retrouve ce qui a fait le succès des précédents albums, à savoir des mélodies pop dignes de Brian Wilson, sur fond de heavy à la Mercyful Fate plus 90's que 70's finalement. La faute certainement au producteur Klas Ahlund (Ke$ha, Britney Spears, Madonna) qui aura su donner à Ghost un son plus qu'éloigné de leurs influences de base. Le groupe y gagne en efficacité sur des morceaux comme "Cirice" ou "Absolution", mais là où il atteignait des moments de grâce sur un "Idolatrine" de Infestissumam, il s'embourbe légèrement sur "He is". Néanmoins, si comme moi vous avez eu la chance de les voir en live récemment, vous vous doutez certainement que cette critique n'a absolument aucun intérêt et que vous feriez mieux de faire comme moi : réécouter cet album encore, et encore pour en déceler les moindres subtilités, parce que, crotte alors, ça marche comme ça avec la bande des Ghouls !!!
Le morceau à écouter : "Cirice" (parce que Slayer c'est de la merde)
Baroness - Purple
Est-il nécessaire de préciser que si John Baizley se chargeait de la pochette du prochain Gamma Ray, on s'empresserait de l'écouter ? Oui, l'objectivité nous manque à chaque fois que l'on aborde une de ses nouvelles "œuvres"; souvent pour le meilleur (Kvelertak, Kylesa, l’intégralité de Baroness évidemment), des fois de manière plus anecdotique, et comme toujours on en revient au fait que l'ami de Georgie n'est jamais aussi bon que quand il s'occupe de ses projets personnels.
Pour en revenir au fait, Purple est, étrangement, le premier album de Baroness qui ne me surprend pas. Pourquoi ? Serais-je devenu un vieux con inrockuptible ? Non, mais après un album aussi riche et élégant que Yellow & Green, on retient surtout de Purple un disque d'une efficacité jamais égalée à ce jour par le groupe. Entre "Kerosene", "Shock Me" et la petite fugue instrumentale à mi-parcours, le sludge progressif des premiers EP est maintenant loin mais laisse place à un heavy-rock limite indie, que n'auraient pas renié leurs nouveaux copains de Metallica. Le violet passera-t-il l'épreuve du temps comme le rouge et le bleu ? Réponse en mars pour les curieux de les voir en live par chez nous...
John Zorn - Simulacrum
Si l'Amiral pensait que j'allais me passer du pape (ou plutôt du grand rabbin) de l'underground new-yorkais pour mon top 5, il se mettait les pattes dans l’œil jusque aux hmmm... Entre un nouvel album easy-listening des Dreamers, trois Book Of Angels, un Gnostic Trio, le père Zorn n'aura pas chômé. Mais son nouveau projet qui vous en mettra plein les mirettes pour l'année c'est bien Simulacrum (d'ailleurs, vous avez le choix, ils ont sortis 3 albums en six mois ...).
Encore une fois chez Tzadik, le but est de réunir des musiciens d'horizons très différents, et cette fois c'est John Medeski (orgue, Medeski, Martin & Wood), Matt Hollenberg (guitare, Cleric) et Kenny Grohowski (batteur tentaculaire d'Abraxas et Secret Chiefs 3) qui s'y collent. Si le Lifetime de Tony Williams avait trop écouté Meshuggah, ils auraient pu se rapprocher de la puissance dégagée par le trio. On navigue donc entre des rythmiques mathcore sur fond de nappes d'orgues et de furieux blasts de batterie, pour un jazz metal complètement débridé qui ne rechigne pas à balancer quelques rasades bruitistes et free du meilleur acabit. En bref, du grand Zorn, et si vous n'êtes pas convaincus, rabattez vous sur le deuxième volet avec des vrais morceaux de Marc Ribot et de Trevor Dunn dedans.
Le morceau à écouter : "The Divine Comedy" (Dante ta gueule)
Christian Mistress - To Your Death
Il faut croire que Relapse nous gâte cette année. Entre l'excellent Royal Thunder (que Cerebra vous recommandera mieux que moi), les derniers Valkyrie et Zombi, et les découvertes comme Pinkish Black, il n'y a pas de quoi être en reste. Quoi de mieux donc que d'attaquer sa rentrée scolaire avec le retour de mes chouchous de Washington, les classieux Christian Mistress, et leur toute aussi classe chanteuse Christine Davies. En plus d'avoir copieusement ridiculisé Red Fang (musicalement bien sûr) lorsque je les ai découverts lors d'un concert à Londres, ils ont le mérite de faire perdurer un heavy metal proche d'Angel Witch et des premiers Iron Maiden : de l'harmonisation, du riff qui galope et une rythmique groovy. La touche thrash du précédent album semble néanmoins avoir disparu en même temps que leur ancien guitariste, mais c'est un groupe d'une maturité exemplaire qui nous propose des compositions efficaces et surtout une identité propre, évitant ainsi de tomber dans l'écueil de l'hommage aux groupes old-school et surtout dans la parodie indigeste. En résumé, redécouvrez Possession leur précédent opus, puis jetez vous sur ce futur classique qu'est To Your Death afin de l'apprécier pleinement. Parole de Captain !
Le morceau à écouter : "TYD" (parce que y'a vraiment des gens qui ont aimé le dernier Maiden ?)